Cet article a pour vocation de vous aider à détecter les signes avant-coureurs d’un épuisement professionnel imminent. L’objectif est que vous évitiez de frôler le burn-out.
J’écris sur la base de mon expérience personnelle et professionnelle. Il ne s’agit donc pas d’une vérité absolue mais plutôt des enseignements que j’ai pu en tirer et que je partage avec vous. Prenez ce qui résonne pour vous !
Le syndrome d’épuisement professionnel, équivalent en français du terme anglais burnout, se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel »
source : Haute Autorité de Santé française
Signe 1 – Votre monde se déforme
Lorsque vous commencez à sombrer lentement mais sûrement vers un épuisement professionnel, votre perception du monde change. Là où vous éprouviez du plaisir au travail à discuter avec vos collègues, à rire de leur humour et à créer des relations interpersonnelles conviviales et bienveillantes. Vous commencez à ré-analyser a posteriori les situations, les remarques anodines, les enjeux cachés derrière la sympathie de votre supérieur hiérarchique, de votre manager, de votre client, de vos collègues.
Vous devenez une machine à ruminer et à créer de l’anxiété. Il vous est difficile de ne pas juger et d’accueillir le changement de manière positive et enthousiaste. Le moindre changement de planning, d’objectifs, d’équipe de travail, de lieu de travail, de direction, de stratégie vous angoisse outre mesure. Vous avez plus que jamais besoin de sécurité et avez désormais du mal à sortir de votre zone de confort.
Cette déformation de votre monde commence dans votre tête. Les idées fusent, votre mental s’affaiblit et cela crée des pensées toxiques qui s’infusent en vous et créent une distorsion cognitive de votre monde extérieur. En réalité, vous projettez votre état intérieur à l’extérieur.

Signe 2 – Vos symptômes physiques
Vous avez du mal à trouver le sommeil et vous faîtes souvent des insomnies. Vous vous levez en pleine nuit avec une superbe idée à implémenter au travail le lendemain ! Vous perdez la notion du temps et du bien-être et avez du mal à vous ancrer dans le moment présent.
Vous êtes sans cesse en train de refaire le match et repasser au crible vos actions de la journée. Vous pouvez développez des troubles musculo-squelettiques, une fatique chronique et un dérèglement gastro-intestinal.
Signe 3 – Vous êtes à fleur de peau
Vos émotions deviennent une sorte de cocotte minute :-). Elles n’attendent qu’une chose : exploser à la moindre occasion. La fatigue physique et mental que vous vivez s’accompagne d’une sorte de négligence de vos propres besoins. Vous vous sentez capable de tout accomplir, même l’impossible. Vous devenez « addict » aux challenges et aux demandes de dernière minute. Tous vos collègues savent que l’on peut compter sur vous et vous le faîtes savoir ! Le problème est que vous encouragez indirectement vos collègues à vous fournir toujours plus de travail, sans poser vos propres limites. C’est un cercle vicieux que vous pensez vertueux au départ.

Plus vous démontrez votre conscience professionnelle et plus vous vous exposez. Vous donnez toujours plus, pensant que vous n’êtes jamais assez et que cela est normal de faire quelques heures de travail supplémentaires « quand on est cadre ». Sauf que, petit à petit, les quelques heures supplémentaires « exceptionnelles » se transforment en habitude. Votre comportement change. Vous prenez l’habitude de rentrer plus tard à la maison. En cette période de crise sanitaire, vous allez même plus loin : vous ne dissociez plus votre journée de travail de votre vie personnelle. Les limites deviennent de plus en plus perméables et difficiles à poser envers vous-même et vis-à-vis des autres.
Vous sursoyez les moments conviviaux avec votre famille et vos amis qui patientent quasi systématiquement pour avoir « le privilège » de votre présence. Vos priorités glissent et cela vous fait vous sentir coupable. Cela n’arrange pas votre situation. Vos proches qui vous aiment commencent à essayer de vous mettre en garde du mieux qu’ils peuvent en ne heurtant pas votre sensibilité à fleur de peau, en vain. Vous prenez tout mal, vous soutenez que « le projet est urgent », que la deadline est proche, qu’il s’agit d’un coup de collier temporaire, que cela ira mieux après cette échéance. Il n’en est rien. La situation se calme pendant quelques jours puis vous entrez à nouveau dans le tourbillon infernal du mal-être et de l’addiction au travail à outrance.
Votre irritabilité et votre frustration s’accentuent. Il vous arrive de pleurer sans raison. Vous versez dans le cynisme pour ne pas voir la réalité en face.
Signe 4 – Vous tentez de réfréner vos émotions

Vous avez l’impression qu’en tant que cadre « modèle » vous devez mettre votre vie personnelle et vos émotions de côté le temps d’une journée. Le hic est que vous avez oublié que vous êtes un être humain complet et difficilement dissociable de la composante sociale, familiale et émotionnelle. Vos émotions font partie de vous et sont un bel indicateur que vous êtes en vie et réagissez aux stimili extérieurs. Les éteindre équivaut à refuser le message caché qu’elles vous offrent sur vos besoins, vos valeurs et ce qui est bon pour vous en tant qu’être singulier et connecté à son âme.
Vous pensez qu’en contenant vos émotions, cela fait « plus pro » et un professionel se doit de se contrôler et de ne pas laisser transparaître toute forme de « faiblesse ». Plus vous apparentez vos émotions à une faiblesse, plus vous vous sentez défaillant.e, plus vous vous enlisez dans l’épuisement.
Vos émotions refoulées finissent par vous ronger de l’intérieur. Une simple mésentente avec un collègue ou un conflit d’opinion lors d’une réunion suffiront à vous faire sortir de vos gonds.
Vos émotions réprimées additionnées à votre fatigue physique et mental sont une bombe à retardement. Vous devenez un danger pour vous-même et pour les autres.
Signe 5 – Votre confiance en vous est impactée
Vous vous sentez incapable de mener à bien les activités qui vous incombent dans le temps imparti. Tout simplement parce que vous avez dit « oui » pour recevoir une charge de travail monstre sans alerter personne sur le stress et l’anxiété que cela génère en vous.
Votre sentiment d’incompétence latente évoluera progressivement vers un sentiment d’échec permanent, une lutte constante contre la démotivation et une baisse de confiance en soi. Votre attitude qui en résulte change et devient inadaptée à un épanouissement professionel durable.
Vous avez les clés pour reprendre le contrôle de la situation. Mais cela, vous ne le savez pas encore.
Signe 6 – Impossible de se lever un beau matin
Un beau matin, vous ne parvenez plus à vous lever. Vous êtes bloqué.e.
Vous consultez un médecin avec peine car votre lombalgie subite vous immobilise. En dépit de votre condition physique manifeste, vous êtes tellement obnubilé.e par votre travail que vous suppliez le médecin de ne pas vous arrêter « trop longtemps ». Votre médecin lui a déjà tout compris : il vous arrête plusieurs semaines et vous engage à vous déconnecter totalement du travail.
Sur le coup, vous pensez qu’il s’agit d’une nouvelle épreuve négative. En réalité, vous comprendrez qu’il s’agissait d’une bénédiction.
Vous vous repliez sur vous et vous vous désengagez progressivement de ce travail qui ne vous motive plus et direz-vous « vous fait souffrir ». Vous faîtes l’expérience d’une dégradation de votre rapport subjectif au travail. Votre travail vous semble désormais inhumain, à l’opposé de vos valeurs et difficilement conciliable avec vos rêves d’accomplissement personnel et professionnel.
Vous avez une grande prise de conscience et du recul sur ce que vous vivez depuis plusieurs mois maintenant. Voire plusieurs années via différents schémas répétitifs.

Signe 7 – Les blessures de votre estime de soi se réveillent
Les mécanismes du burn-out et leur intensité varient d’une personne à l’autre. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les causes du burn-out sont rarement « directement » liées à la partie visible de l’iceberg : surcharge de travail, grandes responsabilités, stress au travail, relations interpersonnelles…etc.
Les causes du burn-out se situent souvent dans une réalité plus profonde et difficile à admettre : la tendre enfance. Le champ des possibles reste ouvert si vous en prenez conscience. Si vous avez été un enfant qui s’est senti très tôt investi d’une responsabilité surdimensionnée par rapport à son âge : prendre soin de ses frères et soeurs, prendre soin de ses parents, soigner les blessures des autres…etc. Il est fort probable que vous ayez développé une certaine hypersensibilité et une empathie qui vous poussent à vous positionner en « sauveur » dès que la situation s’y prête. Vous réagissez et ressentez le mal-être des autres et le prenez parfois pour vous-même. Vous êtes probablement sujet.te à la contagion émotionnelle.
Vous vous êtes construit.e avec la mission de « faire plaisir » aux autres, d' »être parfait.e » pour équilibrer des situations parfois instables dans votre environnement familial. Vous avez probablement développé la croyance que pour être « aimé.e » il faut donner, donner et donner sans rien attendre en retour. Le problème est que plus vous donnez au travail, plus vous attendez de la reconnaissance en retour et plus vous êtes tributaire du regard des autres sur votre propre valeur. Vous vous positionnez en quelque sorte en « victime » soumise au jugement et nécessitant une validation de l’extérieur plutôt que de l’intérieur.
L’estime de soi se travaille, les blessures peuvent être guéries et comblées avec beaucoup d’amour. Soyez bienveillant.e envers vous-même, reconnectez-vous à votre Père céleste, donnez votre vie à Jésus-Christ, le Sauveur de l’humanité ☀️
Vous êtes assez et vous en valez la peine ! 💛
Une fois que vous comblerez ce « vide intérieur » avec une avalanche d’amour et de conscience, votre perception du monde extérieur commencera elle aussi à se transformer. Vous ferez vos choix en pleine conscience, apprendrez à dire non, à poser vos limites et à les faire respecter.